Il y a une semaine, la Fondation Maliba a formé plus de 230 femmes de Koutiala en techniques de fabrication de savons modernes, d’eau de javel et de détergents. Cette initiative inaugure une série de programmes en faveur de l’autonomie financière et sociale des femmes dans la région.

Ce qui devrait contribuer à l’obtention de l’égalité hommes-femmes, à l’amélioration des conditions de vie au Mali et à l’essor socio-économique de ce pays, l’un des plus pauvres au monde.

Dans les années 1960 à 1980, l’Afrique de l’Ouest a connu l’avènement d’un type de femmes très riches et puissantes socialement. Il s’agit des Nana benz, ces femmes ayant fait fortune dans le commerce de pagnes wax hollandais, principalement au Togo, Bénin et Ghana. Si elles se contentaient d’importer leurs articles dans les débuts, ces redoutables femmes d’affaires ont fini par maîtriser tout le circuit de ventes.

Aujourd’hui, elles ont à peu près disparu, mais certains leaders essaient de réveiller leur esprit pour enfin gagner l’autonomie financière des femmes en Afrique. C’est le cas d’Aliou Diallo, qui a créé la Fondation Maliba en 2012. Cette organisation s’est spécialisée dans les initiatives en faveur de l’amélioration de la condition féminine.

Des moulins, des forages d’eau, du matériel de transformation alimentaire

En dix ans d’existence, la Fondation Maliba a financé plus de 700 projets générateurs de revenus pour les femmes dans toutes les régions du Mali, avec un impact de 3.500 emplois directs et indirects créés. Elle offre aussi régulièrement offert du matériel de transformation alimentaire (séchage de poisson) et distribué des moulins à grain aux coopératives de femmes.

On note à ce jour, plus de 300 moulins remis à des commerçantes. En outre, l’association philanthropique installe des forages d’eau équipés de pompes solaires. On en dénombre, rien qu’en 2021, plus de 133 sur toute l’étendue du territoire malien. Ces installations atténuent la corvée d’eau des femmes et leur permet de se lancer dans la culture maraîchère. 

Lutte contre la pauvreté, le chômage, le terrorisme et l’émigration clandestine 

Par ailleurs, la Fondation Maliba initie chaque année des formations en fabrication et commercialisation de savons et d’autres produits d’entretiens. Plus de 5.000 femmes ont déjà bénéficié de ce genre d’initiatives permettant aussi d’apprendre la gestion des stocks et de de matières premières, ainsi que la gestion d’une entreprise.

Parmi ces bénéficiaires, on note plus de 230 femmes issues de la Région de Koutiala, au sud-est du Mali. Aliou Diallo, qui a financé cette formation à hauteur de quarante millions de Francs CFA, a organisé une cérémonie à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes pour leur remettre leur attestation de fin de formation et des kits de produits. 

Le milliardaire malien a exprimé sa fierté et sa joie d’avoir permis la formation de ces 230 femmes, qui créeront de l’emploi. Il espère contribuer à la lutte contre la pauvreté et le chômage, ainsi que le terrorisme et l’émigration clandestine vers l’Europe.

Des maux qui gangrènent le Mali depuis plusieurs années. Aliou Diallo souhaite surtout participer à l’autonomisation des femmes par ce genre de programmes. Cette indépendance financière leur permettra de contribuer aux dépenses de leur famille et de gagner ainsi plus de responsabilités. Ce qui leur permettra d’avoir un mot à dire dans la prise de décisions concernant le foyer.   

Du pouvoir financier et politique en société 

Hors de la cellule familiale, ces femmes auront un pouvoir en société comme les Nana benz des années postindépendance. A la place du commerce florissant de pagnes wax, on aura une solide industrie des produits d’hygiène et d’entretien locaux.

La population malienne en besoin en ce moment de tels articles alors que la pandémie du coronavirus est toujours présente et que le pays est sous embargo pour certains produits essentiels. En plus de répondre à une demande urgente, ces nouvelles femmes d’affaires auront un pouvoir à tous les échelons de la société, y compris en politique. Le parti d’Aliou Diallo, ADP-Maliba offre d’ailleurs une grande place à la gente féminine pour la prise du pouvoir.

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